J’aime les oscillations. Les fréquences.
Le visible et l’invisible.
Ondes lumineuses, magnétiques, électromagnétiques, sonores.
Le monde et ses vibrations.
Le bruit, le chaos.
Tenter d’organiser l’entropie.
Le domaine sonore dirige le fil de mes travaux.
Je m’intéresse à cette ligne fine qui différencie bruit et musique.
A quel moment un bruit est considéré comme harmonieux ?
Quand est-ce qu’un son devient bruit ?
J’aime réfléchir à des interactions nouvelles.
Le modèle technologique actuel a tendance à déprécier l’approche sensible.
Les évolutions sont au profit de la miniaturisation et de la baisse des coûts de production.
Les usages se normalisent, s’aplanissent pour tenir dans un pavé rectangulaire.
Un monde en trois dimensions régit par cinq phalanges.
L’interaction pour tous, à portée de doigt.
J’aime l’organique, les mécanismes, les machines qui font du bruit.
Qu’un objet soit drôle à utiliser, qu’il prenne de la place, se permette de grincer.
J’adore les vieilles machines.
Dans un monde où tout doit croître.
Où l’obsolescence alimente les pulsions d’achats, soutenant la croissance perpétuelle.
Les objets abandonnés s’amoncellent.
Sur le carreau,
Livrés à eux-mêmes, sans maître.
Cuivres et silicium, voués à une non-décomposition lente.
Le plastique blanc,
Rayonnant au sortir du papier bulle,
Grisonne au contact des gaz d’échappements.
Je vois un appareil électronique abandonné sur le trottoir.
J’aime les émotions qu’il me fait naître.
Alors ça y est, plus personne ne veut de toi ?
Ton petit condensateur est défaillant ou bien t’es plus assez moderne ?
Ce n’est généralement pas l’envie de le restaurer qui me guide,
Plutôt celle de jouer avec son propos.
Ambivalence.
Captivé par les choses obsolètes,
Mais très au fait des évolutions technologiques.
Les deux se nourrissent.
J’essaie néanmoins de sortir du propos, d’explorer les terrains les moins évidents.
Plus j’écarte mon champ de recherche de la norme, plus il a de chances d’être inexploré.
Apporter quelque chose au grand savoir collectif ?
Ça par exemple, je trouve ça beau.
*image qui quand survolée devient un gif*
Et oui (vous l’aviez deviné ?)
C’est une image générée par intelligence artificielle.
Le monde s’étouffe avec ce mot ces temps-ci !
Ces pixels sont issus de recherches qui m’ont passionné à la fin de l’année 2022.
Un modèle d’IA installé en local.
Non-dépendant d’un serveur et d’une entreprise.
En tête-à-tête avec ma carte graphique.
Dans un monde nourrit de haute-définition.
Guider l’IA pour une génération très basse définition ?
64 x 64.
4096 pixels.
A peine plus de carrés qu’une seule ligne de 4K !
Puis agrandir le résultat, beaucoup.
Algorithmes d’intelligence artificielle.
ESRGAN.
SwinIR.
LDSR.
Tous voués à reconstruire la haute-définition.
Transformer du 64×64 en 1080×1080 via l’inférence.
Saisir une patte graphique propre à l’IA ?
Dans un modèle de société où la logique d’efficience prime.
Il m’éclate de m’emparer d’une chose ultra-technique pour faire quelque chose de non-rentable.
J’adore l’absurde, et conjugué à des mécanismes complexes, c’est là que je le trouve très beau.
La technologie et ses avancées me passionnent, son propos peut m’incommoder.
Servir l’humain plutôt que ses distribuants ?
Tenter d’utiliser les machines.
Entretenir une forme d’hygiène.
Qu’elles nous servent et non l’inverse.
. . .
Plus vite.
Prendre le temps d’avancer.
Savourer le zig-zag.
Regarder sur les bords.
Ecouter l’erreur.
L’imprévu.
S’en nourrir.
.
.
Le plus court chemin ?
ou les plus beaux chemins ?